COTTICA 2025 – Vers une gestion durable et concertée du bassin du Maroni.
La deuxième journée de la rencontre transfrontalière COTTICA 2025 s’est déroulée ce jeudi à Grand Santi, en présence de M.Riad Nurmohamed, ministre des Travaux publics du Suriname, de M. Félix Dada, maire de Grand Santi, de Mme Mirta Tani, conseillère territoriale de Guyane, ainsi que de M. Nicolas de Lacoste, ambassadeur de France au Suriname.
Les autorités coutumières des deux rives ont également pris une part active aux travaux, témoignant d’une volonté commune de renforcer la coopération face aux enjeux partagés de l’eau, de l’environnement et du vivre-ensemble transfrontalier.
Une mobilisation conjointe pour des solutions concrètes.
Dans la continuité des échanges de la veille, cette seconde journée a permis d’approfondir les discussions autour de trois grands axes :
Les chefs coutumiers du Suriname et de la Guyane ont exprimé avec clarté leurs attentes : elles demandent des réponses urgentes face aux difficultés persistantes d’accès à l’eau potable, et dénoncent les effets destructeurs de l’orpaillage illégal sur les milieux aquatiques.
Leurs interventions ont rappelé la nécessité d’actions coordonnées, concrètes et respectueuses des réalités locales.
Des solutions techniques au service des territoires
La Société Générale de Distribution des Eaux de Guyane (SGDE) a présenté une solution immédiatement mobilisable, à faible coût : les Unités Compactes de Distribution (UCD). Ces installations permettraient de garantir l’accès à l’eau potable dans les villages isolés, en particulier lors des épisodes de sécheresse, de plus en plus fréquents du fait du changement climatique.
Ces dispositifs pourraient être rapidement déployés dans plusieurs bourgs prioritaires : Grand Santi, Papaïchton, Taluen, ainsi que dans des localités surinamaises du Tapanahony.
Le ministre Nurmohamed a salué cette initiative, et évoqué également le recours possible à l’eau de surface comme solution transitoire dans les zones amont.
Par ailleurs, la question de la gestion des déchets a donné lieu à des échanges riches. Les participants ont collectivement exprimé leur volonté de co-construire des solutions durables, en phase avec les besoins des habitants et les spécificités du territoire.
Cap 2035 : une vision commune pour un bassin résilient
Un atelier prospectif a permis d’élaborer une vision partagée à l’horizon 2035, autour d’un bassin du Maroni :
Plusieurs zones sensibles ont été identifiées comme prioritaires pour les interventions à venir :
l’aval de Grand Santi, Papaïchton, Saint-Laurent et Albina, fortement impactés par l’orpaillage, la pression urbaine et les flux de circulation transfrontaliers.
Un réseau de surveillance environnementale en construction
Point d’orgue de cette journée : l’inauguration officielle de la première station automatique de mesure de la turbidité, implantée en aval de Grand Santi, sur le site du Tapanahony.
Cette installation marque le lancement d’un réseau de surveillance environnementale du bassin du Maroni. Deux autres stations viendront compléter ce dispositif dans les prochains mois :
Ce réseau permettra de suivre en continu la qualité des eaux et les flux de matière dans les zones soumises à forte pression humaine. À terme, un maillage complet, incluant les zones amont des bassins versants, sera mis en place.
Une dynamique appelée à se poursuivre
La rencontre s’est conclue par une volonté partagée de poursuivre et d’amplifier la dynamique enclenchée.
Une prochaine édition du COTTICA est d’ores et déjà envisagée dans une autre commune du bassin, et permettra au maire de Grand Santi de présenter les résultats concrets des actions engagées sur son territoire.
COTTICA 2025 s’affirme ainsi comme une plateforme de dialogue, d’action et de coopération durable, au service d’un Maroni solidaire, résilient et transfrontalier.
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